céramiques
C’est face aux Pyrénées, dans l’ancien presbytère isolé du monde qui lui sert d’atelier, qu’Isabelle Roux crée céramiques et pièces uniques de grès et de porcelaine. Transcendant la seule forme du contenant, elle y façonne plats, coupes, jarres ou généreuses calebasses aux formes simples et épurées, à la fois primitives et contemporaines.
Inspirée par la découverte, il y a trente ans, des céramiques préhistoriques coréennes, Isabelle Roux réinvente des formes ancestrales, les enrichissant de sa mythologie intime et des sensations éprouvées au contact de la nature et des monts enneigés qui l’environnent.
Oscillant entre le bistre et l’ocre, émaillées et scarifiées, parfois traversées de veines ou de fentes enduites d’un noir de cobalt, ses œuvres, remarquables par la générosité de leur volume et la finesse des bordures, prennent l’aspect du cuir, du métal, du bois, de la pierre. Ou du parchemin cuit, créant un univers secret et mystérieux, empreint d’une intemporalité quasi sacrée.
Riche d’expériences au Japon, en Chine et en Inde, Isabelle Roux est exposée régulièrement en France et à l’étranger (Allemagne, Angleterre, Suisse) et a été invitée à la Biennale de Cheongju en Corée du Sud en 2021.
Faisant sienne la pensée de Lao-Tseu, « dans un vase, le plus important c’est le vide », Isabelle Roux a le désir de s’exprimer à travers l’idée la plus simple, la plus primitive de la céramique, creusant ici le ventre d’un vase, aiguisant là le flanc d’une coupe, faisant vibrer ensemble la forme, la lumière et la matière d’une manière aussi personnelle qu’universelle.
Comme elle en témoigne elle-même, ses créations sont nées du désir de travailler très librement la terre, suivant son intuition. Et qui a le bonheur de découvrir ses œuvres a aussitôt la certitude qu’en effet : « Chaque pièce est le fruit du moment présent, elle est liée au rythme de la vie ».
Didier Goupil